L’heure de la vérité
5h15min, l’heure à laquelle mon alarme a sonné. Oups… plutôt un appel entrant qui m’a enfin réveillé de mon profond sommeil.
L’air inquiète, mon esprit dérangé, je checke mon portable et j’aperçois six appels de ma cousine.
Je me précipite d’aller prendre une douche vite fait. Pourtant il fait encore bien noir dehors, on dirait 23h. Au fond de moi, je ressens une peur et une doute. Devrais-je y aller ou pas. Mais je sais pertinemment qu’il faut partir. Je dompte ma peur, je prends mon courage à deux mains et je sors enfin de la maison.
Tout est calme, je n’aperçois que quelques chats dans les rues. (Il faut reconnaître que le nombre d’habitants des sénégalais et des chats vont de paires !!) Je marche au moins 100m pour pouvoir arrêter un taxi. A cet instant, je lisais presque tous les versets coraniques qui me passaient par la tête. La peur me joue encore des tours. Je vois un homme assis devant une boutique fermée. Est-ce que je dois le saluer? Est-ce un agresseur ? Est-ce simplement un délinquant ? Toutes ces interrogations taraudent mon esprit. Je lui ai finalement saluer, en affichant une mine sereine. Pourtant mon cœur n’attendait qu’un ‘hop’ pour pouvoir tomber. Tellement il battait (de peur). Je trouve enfin un taxi qui s’arrête. Pas la peine de discuter le prix, j’ai toute de suite accepté le montant fixé par le chauffeur.
Devant le taxi |
Dans le taxi, j’appelle ma cousine. – Allô ? Tu es arrivée? Elle me répond en disant qu’elle est sur place. La route est déserte. Le taximan n’est pas bavard. Quelques idées malveillantes me passent encore par la tête. Et si le taximan me kidnappait ? Non reste calme, c’est un pays des hommes intègres. Je me console aussitôt et j’arrête avec ces idées noires.
Nous n’avons fait que moins d’une dizaine de minute de route. Et nous voici devant notre lieu de rendez-vous! Sur ce lieu, un bon nombre de personnes est présent. Tiens! Est-ce qu’ils ont passer la nuit ici? Ah n’exagère pas! Mon esprit ne cesse de cogiter et d’enchaîner des discussions. Et du coup j’aperçois deux de mes cousines. Je me dirige vers elles.« Ah ‘Mouna’, tu as assez mis du temps. Je t’ai appelé en vain… c’est quel genre de sommeil ça…» me dit l’une d’entre elles. Je lui répond aussitôt « ah laisse. Avez-vous déjà pris votre tickets ? ». Heureusement oui. Je m’adresse au secrétaire et je prend aussi mon ticket. (Les tickets ne sont remis que par personne).
Comme on le dit, « tout ça pour ça ». Se priver du sommeil que pour ce bout de papier (ticket). Nous devons maintenant rentrer et revenir à 9h pour affronter notre inquiétude.
Pourquoi s’inquiéter et que se passe t’il ?
Dans le pays de la téranga, le virus du corona va à grandissant, en épargna personne. Parmi nous (les sœurs), chacune a au moins quelques symptômes du Covid-19 : maux de tête, rhume, manque d’appétit, perte d’odorat… c’est ce qui nous pousse à vouloir faire le test pour avoir le cœur net.
Il est 9h19, et nous sommes encore allongées. Cette fois-ci, le goût du sommeil est si particulier qu’aucune de nous ne souhaite se lever. Mais la réalité est là. Nous avons décidé d’aller à la rencontre de la vérité.
Centre hospitalier |
A près de 15min plus tard, nous arrivons au centre pour le test. Qu’est-ce qu’on voit ? Plus de 150 personnes sont présentes, assises sur des chaises. On se demande entre nous : est-ce que notre numéro est déjà passé ? Aucune réponse… nous sommes restés près de 10min debout entrain de bourdonner. Je décide enfin d’aller voir le régisseur. Il me fait comprendre que nous sommes venu avec un retard. Tout de même il me demande de m’assoir pour me faire enregistrer et attendre l’appel du médecin. Avant cela, je fais face à une dizaine de questions : pourquoi vouloir faire le test? Est-ce l’un de mon entourage a le virus? Est-ce que j’ai pris des traitements traditionnels, etcétéra. Même routine avec les autres.
Il faut attendre
Place à l’attente d’appel du médecin. L’attente fut longue. Sur nos chaises, nous avons compris le système. Pour toutes personnes qui sort sans une ordonnance, cela suppose qu’elle est négative. Malheureusement pour celles qui sortent avec des ordonnances, cela signifie qu’elles sont positives (atteint du Covid).
A ces instants, nous essayons de causer entre nous, mais les intentions sont tendus. Après 1h du temps, je fais mon entrée chez le médecin et je prend place. Sur la table, se trouve des tubes avec du liquide blanc, des long coton-tige et le PCR. Je passe mon test ( les narines et la bouche). Quelque minutes plus tard, il me dit c’est bon. Je ne comprenais pas. Je lui demande « c’est bon comment. Qu’est-ce que dit le résultat ». « Vous êtes négatif. Tout de même nous vous rappellerons d’ici trois jours pour un autre résultat ». J’étais juste soulagée, je ne tenais plus compte de sa seconde phrase. Et je sors aussi sans ordonnance ! Même choses pour mes cousines. Nous yeux brillaient et nous étions toutes apaisées. Vers le chemin de la maison, nous enchaînons avec tas de sujet et avons aussitôt programmé de prendre un pot pour cette nouvelle.
Le sourire nous revient aux lèvres |
Au Sénégal, le coronavirus fait d’énorme dégât. Mais la majorité des citoyens ne croient pas à l’existence de la maladie. Pourtant les nouvelles apparitions du virus ont causé des décès de plusieurs citoyens. Après ce traumatisme, nous avons compris l’importance des gestes barrières et le prenons à présent très au sérieux. Protégeons nous pour mieux mener nos activités et profiter du temps qu’il nous reste ! La maladie est réelle.
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